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LES CAPRICES DU STARTER AUTOMATIQUE DES 4CV

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Pour démarrer un moteur à froid (carburateur en dessous de 20°c), il est nécessaire d'enrichir le mélange air-essence. Le principe général est d’augmenter le débit d'essence et de diminuer le débit d’air. Les systèmes modernes sont plus complexes, et nous ne parlerons ici que des cas simples rencontrés sur les autos des années 50.

Une description sommaire de l'automatisation du dispositif d’enrichissement s'impose, le schéma ci-dessous représente les différents éléments :

Au niveau du carburateur :

  • Une sorte de boîte cylindrique protège et accroche un ressort thermostatique que nous désignerons comme n°1 ( feuillard bi-métal en forme de spirale ). Celui-ci entraîne en se dilatant un disque appelé "glace" qui ouvre et ferme des orifices additionnels d'air et d'essence du circuit de starter.
  • Une circulation d'air chaud, par tubes en cuivre plongeant dans le collecteur d'échappement, assure le réchauffage de ce ressort thermostatique n°1.

Au niveau du collecteur d'échappement :

- Un volet en tôle obstrue partiellement la sortie des gaz d'échappement, et force, à froid, le réchauffage du pied de carburateur.

- Un second ressort que nous désignerons n°2, visible et extérieur au collecteur, également thermostatique, assure la fermeture et l'ouverture du volet en fonction de la température du moteur.

Décrivons le principe de ce dispositif de départ à froid appelé communément starter


Qu'il soit automatique ou à commande manuelle, l'enrichissement du moteur dans la phase de démarrage à froid, reste identique sur les 4CV, Dauphine, et Frégate.

FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF DE COMMANDE :

Le cycle de fonctionnement commence, moteur froid, par le passage forcé des gaz d'échappement déviés par le volet (oui, celui qui est toujours grippé dans la mauvaise position!…) situé dans la pipe d'échappement et qui oblige les gaz chauds à lécher le pied de carburateur. Dans le même temps, les gaz d’échappement, chauds, réchauffent une colonne d’air, mise en mouvement par la dépression du carburateur, passant dans les deux tubes de cuivre et dans l’épingle qui plonge juste sous le volet de la pipe d’échappement
Dès que le moteur tourne et s’échauffe le volet va (s’il n’est pas grippé) s’éclipser progressivement sous l’action du gros ressort thermostatique n°2 visible sur la pipe d’échappement qui se détend par la chaleur rayonnée du collecteur. Le mouvement du volet va permettre au fur et à mesure de l’échauffement du moteur, le passage direct des gaz d’échappement en supprimant le réchauffage de carburateur. Sur la Frégate, un contrepoids aide au basculement franc du volet.

Dans le même temps, la colonne d’air contenue dans les tubes de cuivre et l’épingle, mise en mouvement par l’aspiration du carburateur, va réchauffer fortement la boîte ronde calorifugée et mettre en rotation, sous l'action du ressort thermostatique n°1, le disque-glace qui va progressivement occulter le dispositif d’enrichissement. Dans le carburateur, le papillon des gaz est fermé, la dépression en aval de ce dernier est maximale.

En résumé, il existe sur ces véhicules, 2 ressorts mus par la chaleur qui actionnent en cascade le dispositif de réchauffage d'air, puis le dispositif d'enrichissement. Comme nous l'avons déjà signalé le ressort de pipe d'échappement de la Frégate possède un contrepoids qui favorise le basculement franc.

Fonctionnement manuel :

Dans le cas de la commande manuelle, les tubes en cuivre, le ressort n°1 et la chambre calorifugée n'ont plus de raisons d'être. Un câble, dont la gaine prend appui sur une patte fixe, vient tirer sur un levier actionnant directement la rotation du dispositif d'enrichissement dont le fonctionnement reste identique au mode automatique.

Dans le cas de la modification d'un starter automatique par un starter à commande manuelle il ne faut pas oublier de boucher le trou de prise d'air dans l'ex chambre calorifugée. Si le trou n’était pas bouché, la chambre, étant désormais ouverte sans son couvercle pour permettre la mise en place du système mécanique, communiquerait avec le haut du carburateur et provoquerait une prise d’air.

Il est recommandé également, d'immobiliser le volet de pipe d'échappement dans une position permettant le passage direct des gaz d'échappement. Ceci pour minimiser le risque de vapor-lock lorsque le moteur est très chaud.

Le reste du dispositif d'enrichissement fonctionne d'une manière identique à celui d'un starter automatique.

FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF D'ENRICHISSEMENT :

Le disque-glace, percée de trous calibrés, solidaire de l'axe mis en rotation par la dilatation du ressort thermostatique n°1 permet d'occulter progressivement le dispositif d'enrichissement. Ce dispositif, véritable mini-carburateur aboutissant sous le papillon du carburateur principal, réalise un dosage progressif additionnel de mélange carburé en prenant du carburant dans la cuve à travers le gicleur de starter, et de l'air en amont de la buse. Cette prise d'air auxiliaire est ajustée suivant les modèles de carburateur par une petite membrane (4CV) ou par un piston descendant dans un puits (Dauphine).

La rotation progressive de la glace, soit manuelle, soit actionnée par le système automatique, permet de doser l'efficacité du système d'enrichissement de départ à froid en passant de la position de fonctionnement maximale à la position d'arrêt total dès que le moteur est chaud ou que le conducteur a repoussé la tirette de starter.

LES CAPRICES DE FONCTIONNEMENT :

- Grippage du volet de réchauffag de pied de carburateur :

C'est un phénomène bien connu des voitures qui sont immobilisées depuis un certain temps. Le volet reste grippé sur son axe en position réchauffage (les gaz d'échappement ne sont plus directs), puisque c'est là sa position de repos à froid.

Deux solutions pour la remise en état :

On passe en starter manuel. Dans ce cas on supprime l'axe, le ressort et le volet, en n'oubliant pas de boucher les trous laissés de chaque côté de la pipe d'échappement sinon, gare au bruit d'échappement ! Si par bonheur le volet est coincé en position directe, on le laisse, et on place le ressort n°2 inactif juste pour le " look ".

On veut conserver le starter automatique, et dans ce cas, il faut détruire l'axe de chaque côté en le perçant progressivement à son propre diamètre (8mm), puis en sortant par l'intérieur de la pipe démontée le volet resté soudé sur le reste de l'ancien axe. On peut alors faire sauter le point de soudure et désolidariser le volet de l'axe. La confection d'un nouvel axe est aisé puisqu'il ne s'agit que d'un morceau d'inox de 8mm de diamètre fendu à son extrémité d'un coup de scie. Il faut approvisionner un ressort de volet neuf, remonter le tout et immobiliser le volet dans la position fermée (forçage des gaz au-dessus) avec le ressort en place sur son axe et froid. Un simple coup de soudure à l'arc suffit. Il est avantageux de changer les deux petites bagues en cuivre serties dans la pipe d'échappement (fabrication dans du tube de laiton calibré vendu au mètre).

- Décalage du disque-glace :

C'est un "grand classique" de cause de mauvais fonctionnement ! Un "grand spécialiste" a un jour ouvert le dispositif portant la glace de distribution, et celle-ci n'a pas été remise dans la bonne position. Il existe deux positions stables entre les crans de butée, la bonne et la mauvaise. Essayez l'autre position, et jugez du résultat.

- Fuite ou coupure du circuit de réchauffage de la chambre calorifugée :

Il est fréquent de voir les tubes de cuivre écrasés, ou alors le raccord à angle droit vers l'épingle totalement corrodé, présentant une fuite d'air chaud. Dans ce cas le circuit d'air chaud est rompu, et le ressort mettant en rotation la glace ne pourra jamais se dilater. Le starter reste alors trop longtemps en fonctionnement, ou ne s'arrête plus.

- Défaut de calorifugeage de la boîte de la chambre :

Parfois, les isolants thermiques sont totalement déliquescents. Il y a trop de pertes thermiques, et le ressort met trop de temps à se dilater pour arrêter le dispositif d'enrichissement du mélange. Il convient de retrouver un boîtier de commande en état, car les isolants thermiques ne sont pas de simples cartons. (Oui! ils contiennent un peu d'amiante !….)

- Ressort thermostatique n°1 HS :

Simple à vérifier, en enlevant le couvercle, et en soufflant sur le ressort avec un sèche cheveux puissant, le ressort doit entraîner l'axe du disque.

- Axe de commande du disque-glace grippé :

L'axe doit pouvoir se mettre en rotation sans effort excessif. Pour tester le fonctionnement du dispositif de départ et juger de son efficacité, une fois le couvercle démonté, manœuvrer l'axe, moteur en marche, à l'aide d'un tournevis. On doit pouvoir (le ressort n'est plus immobilisé) commander la mise en route ou l'arrêt du dispositif de départ. On peut d'ailleurs ainsi juger du bon fonctionnement du dispositif d'enrichissement et de sa suppression totale.

- Mauvais réglage du couvercle de boîte de commande :

Le couvercle de la boîte sert (en le tournant) au réglage du point de déclenchement du starter. Ne pas oublier que par température extérieure de 4 à 15° c, la glace ne doit pas être totalement en butée. Cette position de butée sert au départ par grands froids (températures négatives). Par contre il faut que moteur chaud, la glace soit totalement sur son autre butée (starter coupé). En général, il existe un repère sur le boîtier qui doit se placer en regard d'un autre repère fixe ou d'une série de traits correspondants à des températures externes de 5° en 5°.

- Position de la glace sur type ICBT :

- Position de la glace sur type IBT :

 

Dans tous les cas, (si les autres fonctions du carburateur sont en bon état) une approche méthodique avec une bonne connaissance du principe de base du fonctionnement, doit permettre de s'affranchir des caprices du starter automatique.

 

Jean-Pierre DELAUNOY Janvier 2004